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Maximilien Vox (1894-1974)Gravador, desenhador, ilustrador, editor, jornalista, crítico de arte, historiador da tipografia.Maximilien Vox deu o seu nome a um sistema de classificação de tipos. Samuel William Théodore Monod que usou o nome de Maximilien Vox , nasceu em 1894 em Condé-sur-Noireau, no Calvados. Personalidade multi-facetada e senhor de muitos talentos, Vox desdobrou as suas activiades por vários sectores do mundo da edição e da Imprensa. Nos anos 20, desenhou capas de livros para a editora Grasset. Em 1936 trabalhou para a revista Le Document. Dirigiu uma revista literária - Micromégas - que só foi publicada de 1936 até 1940. Em 1944, foi nomeado administrateur provisoire das Éditions Denoël. Artigo de Voz sobre a Sabon
Extrait de léditorial de Maximilien Vox paru dans le numéro 49 dInformations TG (Techniques Graphiques) du 10-16 février 1969 Un progrès qui sest fait attendre cinq cent ans: la nouvelle Garalde rationalisée - baptisée Sabon - que viennent de mettre ensemble sur le marché les trois industries productrices de la lettre dimprimerie: Monotype, Linotype et pour la fonderie, la firme Stempel de Francfort. Cette révolution dans lordre typographique est due à linitiative dun groupe dimprimeurs allemands désireux de disposer, pour lensemble de leurs travaux, dun seul et même caractère de labeur conçu pour les trois grands media de production de la lettre: dans la fonte mécanique, la ligne bloc, et la composition manuelle (...). Les lettres sont faites pour composer des mots, les mots pour faire des phrases, et la suite des phrases pour composer un texte. Aucune mise en page qui ne se soumet pas à ce principe rationnel ne peut se considérer comme véritablement moderne, cest-à-dire de notre temps: à lheure où nous voici, dans le monde où nous avons la vie, le mouvement et lêtre. Les circonstances, même de cet effort de clarification sentourent des noms, qui, dans le passé, ont veillé sur le berceau du naissant art typographique - typographia perennis. Cest dans la ville de Francfort-sur-le-Main, capitale du livre - que sest élaboré le premier projet de doter la typographie courante dun matériel de base ne varietur. Et cest dans le plus ancien spécimen de caractères connu, celui de Konrad Berner que fut examiné, discuté, retenu le proto-type Renaissance destiné à la fondation de luvre majeure qui donnerait à lEurope imprimante le caractère quil lui fallait: un Saint-Augustin authentiquement gravé par Claude Garamond, le maître français de lécole humaniste en typographie. Par suite de quelles rencontres - y compris les mariages - le fond des maîtres de la lettre sest trouvé subdivisé au XVIe siècle, entre les places européennes comment il sest incorporé aux héritages, aux biens de famille, cest un chapitre passionnant aux yeux de lhistorien des murs. Il semble que la gent typographique ait formé un milieu international particulièrement vivant, actif, foisonnant de traits intellectuels comme dinitiatives commerciales, et dune intime solidarité artisanale et humaine. Le compagnon, souvent, épousait la veuve de son patron. Jacques Sabon, lyonnais, avait épousé à Francfort la fille du fondeur Egelnolff; laquelle à sa mort, se remaria avec Konrad Berner: lofficine restait intacte. Tel fut le cas de latelier Berner, acquéreur de poinçons de lhéritage Garamond. C est de la petite histoire: ce qui appartient à la grande, cest le choix délibéré, par un groupe de techniciens et dhommes daffaires, du type de caractère destiné à porter le poids de lentreprise de rénovation. Or, les augures, les experts et les esthéticiens réunis à Francfort nont rien trouvé de mieux adapté à leurs exigences (véritablement futuristes) que de faire pèlerinage aux sources, et dordonner la résurrection dun type dont la vitalité parait inépuisable, le type Garamond, que le monde entier a lhabitude de reconnaître comme le caractère français par excellence. Le lieu nest pas desquisser une histoire de la fonderie: aussi bien le Sabon, puisque cest son nom, na-t-il pas la prétention de perpétuer les gentillesses primesautières des Garamond originaux. Au contraire, il senorgueillit davoir raboté, redressé, standardisé le prototype jusquà linternationaliser; plus encore que les diverses Garaldes des divers fondeurs. Le Garamond qui émerge de huit années de travail laborieux nest pas une réplique, une copie dépoque. Mieux que cela: il est luvre dun des rares hommes - artiste, artisan, penseur - dont la personnalité même, sans rien darchaïque, puisse se rattacher à celle des grands ancêtres, les chevaliers de lImprimerie, les humanistes du composteur Jan Tschichold, auteur du caractère Sabon (daprès Garamond) pourrait ce soir heurter sa coupe contre celle de limmortel Claude, tomber daccord avec lui sur tous les détails de dessin et de fabrication moderne! On soulignera donc le cas exemplaire de Jan Tschichold - né en Allemagne vers 1902, plus tard naturalisé bâlois, qui se signala dabord dans la fameuse équipe du Bauhaus de Dessau dans les années 30, en pourfendant tous les caractères existants, dans sa Neue Typographie - au profit dun seul type de lettres sans empattements: les Linéales considéré comme le seul moderne possible. Erreur de jeunesse, dit-il aujourdhui aux anciens disciples qui lui reprochent davoir changé de front en faveur dun traditionalisme éclairé. Il la prouvé en restaurant à son usage, avec une vigilance quasi-janséniste, un typographisme classique dusage courant. Chaque lettre agrandie à 20 fois daprès loriginal Saint-Augustin, a subi des modifications équivalant à une re-création correspondant aux nécessités techniques de chacun des trois procédés de fonte. Au cours de cette révision exigeante, le prototype Garamond a incontestablement perdu de sa fantaisie originelle: sa liberté graphique, les variations de pente entre les lettres, ce reste de calligraphie qui faisait son charme dans la version dorigine. Cela est encore plus vrai de litalique, inspirée - elle - par une fonte de Robert Granjon, de la même époque et du même catalogue. Elle est devenue un caractère penché affranchi de linfluence italianisante des écritures de chancellerie. Mais ce qui a émergé est quelque chose, pour le typophile, dinfiniment émouvant: expurgé de ses gentillesses ronsardisantes, le Garamond structurel Sabon se révèle lexpression la plus pure, la plus populaire, de la lettre dOccident absolue. Ce nest pas un caractère modernisé qui apparaît, mais le visage retrouvé de types analogues plus anciens, Sabon réalise, avec lautorité de la technique industrielle, le vieux rêve de Geoffroy Tory; lidéal virginal des pages où Nicolas Jenson, dès 1472, avait réalisé le bas-de-casse humanistique dans sa candide et parfaite lisibilité, telle que lentend toujours notre fin de siècle après un demi-millénaire (...). Lobligation de ménager la régularité des approches donne en effet à la page Sabon la même unité de ton que la page Jenson; la main de lartiste se montre particulièrement légère dans le liant des pleins et des déliés, au lieu dinsister sur les contrastes, comme feront Caslon et Baskerville. Pour autant dire, il y a peu ditalianismes dans le Sabon mais une très pure essence de gallicisme classique, qui le rend éminement propre à la composition de la langue française. Par son origine et son traitement, Sabon sintègre avec évidence dans notre sensibilité nationale. Lheure est venue de rendre hommage au programme hautement intelligent de lAssociation allemande des Arts graphiques, au choix véritablement humaniste de la Garalde Sabon, à lachèvement raffiné de la réalisation dun véritable docteur de la pensée typologique: Jan Tschichold. Ici comme dans le reste de son uvre, le grand Européen a illustré une sentence que nous confiait naguère notre regretté maître Stanley Morison: Noublions jamais que la Typographie nappartient pas dabord à lartiste - mais dabord au philosophe. |
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